Thierry Diers, "Face à l'épaisseur du temps" (1974 - 2014)
Vernissage le samedi 17 mai 2014.
Pour cette exposition de Thierry Diers, nous présentons une sélection de 20 peintures et quelques dessins traitant du Paysage, un des sujets qu’il affectionne. Créations ponctuant 40 années allant de 1974 à aujourd’hui.
15 mai - 21 juin 2014
Thierry Diers a commencé à explorer le thème du paysage en témoignant des espaces qui l’entouraient, la ligne d’horizon de la plaine des Flandres et de la mer de Nord. Dans ses premières toiles on découvre une écriture singulière, son influence nordique et la virtuosité d’un geste sûr qui accompagne le plaisir de faire. Il refuse de se cantonner dans la torpeur de l’esthétisme, il y a autre chose à découvrir, TD commence à explorer d’autres voies, nous sommes en 74.
Dans cette sélection de toiles, nous l’accompagnons sur les chemins parcourus et comprenons sa connaissance et relecture de l’histoire de la peinture. On découvre l’exploration inlassable et l’interprétation d’un espace qui vibre entre la toile et le sujet, interrogation vivante qui rend cette œuvre unique. TD parle d’un «Espace temps» qui fluctue et qu’il poursuit. Intuition instable qui s’échappe et fuit, qui ne répond à aucune règle et meurt s’il tente de la singer. Une démarche éloignée de la recherche de l’effet ou d’une idée consensuelle simplement posée. TD avance et cite volontiers Georges Braque « en art, il n’y a pas d’effet sans entorse à la vérité », phrase qui tel un mantra, l’accompagne dans la lecture de toute création.
Pour TD le paysage est le prétexte à l’introspection d’un monde, interprétation libre pour ne pas rester à la surface du sujet. Par là, il tente de rejoindre le cheminement de ses prédécesseurs et devient peinture. Le sujet prétexte à entrer dans une histoire pour « être en osmose avec la nature et ceux qui m’ont précédés », il cite Pollock et ses dripping, Rembrandt, Constable, Gainsborough, Turner, Monet, Ryman, Twombly tous ont un point commun, aller au-delà du réel. C’est au 19ème siècle que le paysage s’affirme comme un genre en se libérant de la figure et devenir un champ de recherche pour la lumière, la matière, l’espace et la couleur. Sa représentation picturale sera bouleversée par Cézanne. Le paysage hante la pratique picturale du 20ème siècle et les historiens expliquent qu’il a fait naître l’art abstrait.
TD parle également d’évocations musicales qui l’ont fait basculer, Mozart, Beethoven, Gershwin, Duke Ellington, Brel, Arno... Tout est lié dans ses recherches, un mot, un son, une touche et TD surmonte le réel vers l’intemporel dans une démarche lente et solitaire, passionnante.
Cette exposition regroupe quelques toiles d’une aventure commencée dans les années 70 avec la peur au ventre, trouille d’aborder le terrain interdit du vide, celui de la création, de ne pas y arriver et l’envie immense de découvrir, envie qui dépasse et appelle. Ici, c’est un ensemble de toiles qui gardent en elles le tempo du temps, miracle de la création qui fige des moments futiles, uniques et à jamais vivants. L’histoire se bâtit simplement ainsi !