Thierry Diers - Affirmation bleue
19 mai - 18 juin 2016
../.. C'est parce que des gens continuent à faire des tâches blanches et sales sur des toiles maculées de visions en désordres qu'ils nous sont nécessaires.
Je regarde cette peinture.
J’y vois la dislocation des drapeaux, des discours, des territoires, des peuples.
J’y vois la vanité des guerres, l’inutilité des massacres, l’impossibilité de trouver un fil conducteur, une raison, un semblant de pensée à l’incontinence informationnelle des médias et des réseaux de communication. La peinture sert aussi à cela: permettre de se déporter soi-même à côté du flux. ../..
Je suis resté très longtemps devant cette peinture. Il m’arrive aussi de rester longtemps devant un brin d’herbe ou en conversation avec un nuage solitaire. J’imagine que les nouveau-nés, les mourants, les drogués ou les fusillés au moment de la salve doivent aussi voir ce genre de choses. C’est parce qu’ils nous privent de ces merveilles que les politiques, les idéologues et les experts et les journalistes pressés nous sont parfaitement indifférents.
Pierre Bongiovanni, critique d’art, créateur de la revue Opossum
La peinture chez Diers est un événement plastique et sentimental, elle a déjà toutes les qualités du gesamkunstwerk, l’oeuvre d’art totale telle que la décrivait Wagner, elle touche les sens de l’Homme, mais aussi son esprit et son âme. Thierry Diers au fond reprend l’antique mission kandinskienne, où la peinture établie une « communication entre les âmes » à l’aide d’un langage que seuls le coeur, l’esprit et les tripes sauront décrypter – beaucoup mieux en tous cas que la rationalité. Ce que fait l’artiste avec ses peintures c’est la projection de son « lointain intérieur », expression trouvée par un autre artiste à la croisée des chemins belges et français, Henri Michaux.
Thierry Diers peint ce qu’il y a au plus profond de lui, espérant y trouver ce qui le reliera à tous les autres hommes.
Nicolas-Xavier Ferrand, historien de l’art
Thierry DIERS, né à Dunkerque en 1954
Vit et travaille à Paris
Après ses études en Belgique, Thierry Diers arrive à Paris en 1978 et présente ses travaux dans les Salons parisiens dès les années 80, collabore avec la Galerie Le Dessin, (Claire Burrus, Marie- Hélène Montenay), la Galerie Jacob (Denise Renard) et la Galerie Diane Manière. Il est l’un des initiateurs des associations d’artistes « Matière à » et « Art of Walking ».
De 1988 à 2004, tout en continuant ses créations d’atelier, il met en pratique le concept de « l’artiste entrepreneur » et établit une relation étroite entre le monde de l’entreprise et la création contemporaine.
De 1988 à 2010, il expose en Allemagne, Belgique, Irlande, Mongolie et collabore avec la Galerie Apicella de Cologne et la Galerie Vanram de Gand.
En 2010, Thierry Diers fédère un groupe de collectionneurs et crée la Galerie Duboys (Paris 3ème) dont il est le directeur artistique.