Nathalie Hugues

Nathalie Hugues "Dragnet"

Vernissage le jeudi 28 janvier La nature est là, des espaces immenses, le calme des premières photographies quand le temps de pose occultait le vivant.
29 janvier - 27 février 2016
 

Malgré la simplicité à première vue de mes images, on se rend vite à l’évidence de la présence d’une sourde menace. La présence de ce qui n’est pas figuré dans l’image, et qui rend le rapport au hors champ terrible.
Nathalie Hugues

Si on survole trop rapidement les peintures de Nathalie Hugues, on reste à la surface de ses oeuvres et passe à coté d’une expérience. Pour aborder l’univers de ses toiles, comme on entre dans une salle de cinéma, il faut prendre le temps, ouvrir les portes et s’installer dans une semi-obscurité. Alors le silence se fait et le spectacle commence, un voyage.
La nature est là, des espaces immenses, le calme des premières photographies quand le temps de pose occultait le vivant. Quelque chose vient de se passer et il en reste l’épaisseur du temps, la tension et le parfum. La trace du lent travail de l’homme qui s’offre à celui qui sait regarder.
Pour « After the party » ce sont les drapeaux et le silence du souvenir des pistes de danse de nos villages. Dans « Hôpital » c’est un signe inscrit au creux de la vallée verte d’une ile-rocher inacessible. « Le lac » est le souvenir d’une promenade ou d’un film, il y fait nuit, l’eau profonde est noire, au loin les crêtes s’illuminent du reflet de la lune, quelques barques alignées amènent au premier plan sur la modernité d’un canot fantomatique en attente d’un départ. Tout est sur le fil et peut commencer, arriver !
Thierry Diers

…/C’est la lumière qui sent la mer, les volumes des roches qui sont tendus vers nous, vers l’abîme en effet... Et puis il y a quelque chose de froid, mais ce n’est pas une froideur symbolique, c’est comme le temps, comme le climat, aujourd’hui il fait un froid de canard, on dirait. Il y a une grande liberté dans le traitement de la matière, mais ça ne donne pas un effet de mollesse, au contraire, ça donne la sensation d’un solide qui se déplace imperceptiblement et qui pourtant, ne cesse de «revenir sur ses pas», de se confondre avec le reste. Cela m’intéresse, parce que le mouvement supposé ou le glissement ne symbolise pas un geste, ne présuppose pas un spectateur qui, dans la reconnaissance du geste (qui existe pour ses yeux), pourrait éventuellement s’accroupir et regarder ces hommes, ces montagnes comme s’ils lui étaient dédiés.../
Nicola Bergamaschi

Nathalie Hugues (1981), plasticienne et cinéaste, vit et travaille à Marseille
Après un master en arts plastiques et esthétique elle intègre l’ESADMM, l’école des Beaux Arts de Marseille dont elle est diplômée avec les félicitations du jury en 2010. Elle travaille essentiellement autour de la question du paysage dans la peinture contemporaine. Son travail a fait l’objet de nombreuses expositions collectives et personnelles.
Elle reçoit une bourse d’aide à la création de la DRAC PACA en 2014 et une aide du CNAP. Elle est enseignante aux ateliers publics de l’école des Beaux Arts de Marseille.
Depuis 2012, elle développe une oeuvre cinématographique avec Nicola Bergamaschi. Leurs films ont été diffusés en festivals mais aussi en galeries.
Lauréate du programme de résidence HORS LES MURS de l’Institut Français, 2016