BLEU, JAUNE, ROUGE

BLEU, JAUNE, ROUGE

Thierry DIERS
25 novembre - 15 janvier 2011
 

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    La peinture de Thierry Diers se situe résolument dans la filiation de l’expressionnisme abstrait, dans cette nécessité et cette quête de capter l’émotion, sujet constitutif de sa peinture : « Je suis à la recherche d'une vibration. La vibration est principale, elle est en tout, elle est dans la vie, elle est la vie. »

Cette peinture passe fondamentalement  par la couleur et la lumière. Qu’il s’agisse de très grands formats ou de peintures plus ramassées, par l’harmonie ou la volontaire dissonance, par des chromatismes nitescents, qui s’estompent ou se rompent, les couleurs voulues atteignent la hauteur des combats.

 

Le thème est clair. Les trois couleurs primaires dites « pures ». Ces trois couleurs, utilisées comme base dans la peinture, ont des aspects et des expressions diverses en fonction de leurs propres luminosités mais également selon les contrastes avec les différentes couleurs à proximité.

Thierry Diers joue avec ces couleurs et brise leur code. D’après Itten créer une composition de couleur c’est placer deux ou plusieurs couleurs de façon à ce qu’elles donnent une expression nette et pleine de caractère.

Il respecte la théorie des couleurs mais les bleus ne sont plus seulement ombres et passifs, les jaunes sont toujours dans la lumière et les rouges sont traités à égalité dans avec les autres couleurs. Le tableau se compose, comme une valse.

En 1966, Barnet Newman entame la création d’une série de quatre compositions intitulées « Who’s afraid of Red, Yellow and Blue ? » (Qui a peur du Rouge Jaune Bleu ?) Comme un défi.

Beaucoup d’artistes ont travaillé le bleu, jaune, rouge tel que Rodtchenko qui créa les trois premiers monochromes de l’histoire de la peinture : « Jaune pur », « Bleu pur », « Rouge pur ». Ici les trois couleurs ne se rencontrent pas, mais elles sont à la fois séparées et regroupées. Lorsqu’il eut fini de les peindre, il dit : « J’ai mené la peinture à la fin logique »

Sans oublier Mondrian et sa « Composition en Rouge Bleu Jaune » et Kandinsky « Jaune Rouge Bleu ».

Il s’agit d’affronter, de maitriser la composition, et c’est ce que Thierry Diers fait.  Les couleurs ne s’affrontent plus mais s’associent, se complètent et nous transportent.