Peintre, photographe, vidéaste, scénariste, vit et travaille à Paris.
Chez Juliette Dominati les choses sont claires et directes, ses créations traduisent et respirent l’envie de découvrir et de faire. Il y a quatre ans Juliette m’invitait à une de ses performances. C’était dans une rue calme de Saint Germain des Prés ; nous fûmes accueillis par un couple qui s’invectivait dans une voiture, puis dans un intérieur, les scènes étonnantes d’un dialogue amoureux par écran interposé et celles d’une soirée télé où il n’était pas confortable d’être l’ami de Juliette! Par la suite ce fut une intervention au théâtre des Amandiers à Nanterre et un projet de chaises musicales dans la rue des Coutures Saint Gervais.
Depuis nous avons présenté ses œuvres photographiques et boîtes peintes dans des expositions de groupe. A chaque fois c’était le même bonheur de pouvoir accompagner ses propositions. Tout y paraît simple, éveille la curiosité et l’envie de savoir. J’y voie les accidents, les rencontres et le bonheur de vivre. Juliette ne cherche pas à plaire, elle court sur un fil et par miracle tout se tient, jamais vulgaire, toujours juste. Elle nous propose des ensembles d’objets et tissus collectionnés, bidouillés, composés et peints. Objets en équilibre qu’elle a su ne pas enfermer, afin qu’ils retiennent l’émotion et captent le moment instable du rêve qui va basculer dans le réel.
Thierry Diers
« Je regarde les arbres, les pierres, les morceaux de peinture, de mur, les bouts de bois et de tissus, les cailloux et les formes que l'on fabrique, ou qui se fabriquent d'elles-mêmes. J'en garde beaucoup, je les collectionne, je les range au fur et à mesure dans des boîtes, ou alors je les assemble entre elles, je les recouvre de peinture. »
Juliette Dominati s’intéresse à l’apparition et à la disparition des formes naturelles et sacrées. Son amour de toute sorte de fragments vient peut-être de ce qu’ils assument d’un seul coup leur incapacité, leur échec d’absolu? qu’ils ont été décroché, déplacé? et aussi qu’ils supposent que quelque chose a existé en entier. L’observation des fresques primitives, du quattrocento, de l’art religieux, et la contemplation des corps présents dans la nature, les arbres, les pierres, ont mené l’artiste à fabriquer des objets sensibles, ouverts à un mystère calme et apaisant.